J’ai troqué depuis quelques mois mon serveur multimédia ou Media Center à base de Mac Mini sous Macos contre un engin plus petit, un Intel NUC sous Linux énergétiquement bien plus économe pour des performances analogues.

NUC Intel NUC7PJYH

J’étais bien content de mon choix sur nombre de points lorsque j’ai été affecté par un problème fort ennuyeux avec mes périphériques de contrôle clavier/touchpad en Bluetooth. Le serveur ne possédant que 4 ports USB, j’ai choisi rationnellement un périphérique nativement Bluetooth pour profiter de la liaison interne de l’ordinateur et éviter de bloquer un port avec un “dongle” propriétaire comme le proposent beaucoup de constructeurs de périphériques sans fil.

Ce clavier fonctionne très bien du moment que je ne branche pas de périphérique filaire USB3 comme des disques. Se faisant, l’utilisation du pointeur ou une quelconque saisie clavier mène à la crise de nerf. Le signal décroche sans arrêt, les touches se répêtent, le curseur saute. Il devient obligatoire de s’approcher à moins d’un mètre de la machine pour pouvoir la contrôler à peu prêt normalement en Bluetooth.

Le problème est connu, c’est en fait un problème d’interférence entre le Bluetooth et l’USB3. Les contrôleurs et câbles USB3 émettent du bruit électromagnétique dans les même fréquences, 2,4 Ghz, que le Bluetooth.

Intel a même publié des résultats de recherche dans un papier autour de ce problème.

Le NUC étant de taille extrêmement réduite, il n’est pas possible d’éloigner confortablement les antennes BT des ports et contrôleurs USB. Intel étant son constructeur, il est même assez étonnant de constater que l’antenne est branchée à proximité immédiate des ports USB arrières.

Pour autant, et fort de mes lectures, je me suis inspiré de leurs solutions et j’ai blindé mes disques USB3 ainsi que les ports internes de la machine. Mes disques semblent maintenant être prêts à l’envoi dans l’espace.

disque blindé façon Astrium

NUC Intel aux ports USB blindés

L’exercice à été assez amusant mais je n’ai pas constaté d’amélioration suffisante dans la réduction des interférences.

J’ai alors testé de blinder temporairement les câbles USB avec des pochettes anti-magnétique et j’ai tourné le serveur de sorte de diriger l’antenne vers le canapé et d’éloigner les disques et câbles le plus possible en branchant les disques en façade. Le signal est alors devenu bien plus correct.

La solution des pochettes n’étant pas définitive ni complètement satisfaisante, j’ai réussi à la remplacer avec succès avec l’ajout de noyaux de ferrite du bon diamètre sur mes câbles. Dès lors mes problèmes ont disparus, je peux contrôler le serveur depuis le canapé à quelques mètres sans plus de soucis.

Transition entre les pochettes électromagnétiques vers les noyaux de ferrite

Mon problème étant résolu, je m’étonne encore de deux choses.

  • Intel ne parle pas du blindage des câbles dans son papier alors qu’ils signalent bien l’émission de radiation par ce biais
  • Les ferrites semblent bien moins présentes sur les câbles USB3 livrés actuellement qu’avec les anciens périphériques USB2, où leur besoin était à priori bien moins important.