Les protocoles de communications pair-à-pair (peer to peer) ont eux ces dernières années mauvaise presse. Pour de mauvaises raisons, car c’est un moyen efficace pour décentraliser les échanges lourds. La décentralisation et la résilience du réseau sont les fondamentaux d’internet.

Ce n’est pas un moyen de partager des données illégalement, c’est une solution élégante et magistrale pour diffuser des données à haut débit en répliquant automatiquement les données sur de nombreux nœuds.

Les connexions à débit très limité et surtout asymétrique comme l’ADSL sont en effet très pénalisantes pour l’hébergement de données publiques. La limite du Mégabit de données par seconde en émission limite conséquemment le nombre d’usagers simultanés et le type de données transférables vers l’extérieur.

Le partage en pair à pair efface cette limite en permettant le téléchargement de données sur plusieurs nœuds en même temps. Peu importe alors si le débit de chaque nœud est faible.

Bien entendu, la tendance des entreprises multinationales est de renverser ce concept en forçant la centralisation.

Elles ne souhaitent pas que les usagers soient acteurs de l’architecture du réseau et de la répartition libre. En cela elles tuent l’esprit d’internet.

Le grand public et malheureusement de nombreux informaticiens sont tombés dans le panneau et participent à renforcer la puissance des centres de données, aux dépends de la connaissance de l’informatique et un risque à terme de ne plus pouvoir être être libre de diffuser soi-même.

Quelques simples exemples de centralisation du moment, permettant de vous traquer, vous connaitre, et pouvant aller jusqu’à vous censurer ou vous dénoncer:

  • vidéos hébergées et non pas simplement référencées chez Youtube, dailymotion et consort.
  • librairies javascript et outils génériques web mis en CDN ou Réseaux de diffusion de contenu
  • tout service de “cloud” non autohébergé
  • l’ensemble des services et logiciels de Google